Nous voilà enfin en Birmanie (en anglais, Burma, d'où ce très beau titre) ! Il faut quand même être motivés pour venir jusqu'ici, le pays a beau s'ouvrir au tourisme, ça demande un peu d'organisation et de logistique... On a nos visas, nos dollars, et même un hôtel réservé pour nos deux premières nuits. Le logement est un gros problème en Birmanie, l'afflux de touristes depuis l'ouverture du pays en 2011 (300 000 touristes en 2011, 1 million en 2012, combien en 2013 ?) n'a pas été suivi d'ouvertures d'hôtels, et beaucoup de guest houses n'ont pas la licence pour accueillir des étrangers...
Impossible de s'y rendre par la voie terrestre, les frontières restent fermées, un vol direct et rapide de Bangkok nous amène donc à Yangon.
Yangon, c'est le nouveau nom de Rangoon, depuis que le pouvoir en place, c'est-à-dire la junte militaire, a décidé de déplacer sa capitale à Naypyidaw, ville administrative nouvelle, créée de toute pièce au centre du pays pour éloigner les fauteurs de trouble de Rangoon des lieux de pouvoirs... Tout comme le nouveau nom de la Birmanie est le Myanmar (ancien nom donné au pays au XIIIeme siècle...), histoire de rompre avec le passé colonial anglais.
Ceci étant dit, on ne savait pas trop à quoi s'attendre sur cette ville berceau du Myanmar, connue surtout pour la fameuse dame de Rangoon, Aung San Suu Kyi, la Mandela asiatique, qui a tenu tête à la junte en place et qui après 15 ans d'assignation à domicile, a fini par faire connaitre la situation dramatique du pays sur la scène internationale. Et elle a même réussi l'exploit d'être élue député, certes sans trop de pouvoir, ce ne semble être qu'une ouverture de façade, mais ça laisse tout de même espérer des jours meilleurs pour les pauvres birmans opprimés.
Yangon donc, ville qui grouille à présent de voitures dans tous les sens. La traversée des rues est aussi dangereuse que celle de Jakarta, aux 2 roues près. Ces derniers, si présents habituellement en Asie, sont interdits dans la ville. Encore un effet paranoïaque du pouvoir, pour éviter les soulèvements.
Certains affirment que rien ne sert de s'y attarder, nous on aime ce genre d'ambiance. Ça grouille, ça vit, c'est pas très propre, c'est poussiéreux et il y fait une chaleur écrasante (ça fait envie, non ?) mais ça montre le vrai quotidien d'un grande ville.
On déambule au Scott market. Les vendeurs de pierres précieuses côtoient les vendeuses de tissus. Quelques antiquités commencent à traîner de ci de là, quelques tableaux, de la nourriture de rue qui semble relativement appétissante. Les enfants recommandent vivement le flan à la noix de coco, qu'une belle birmane nous offre à goûter. C'est tellement bon, qu'on en prend un plein récipient.
Tout ça avec une gentillesse encore plus prononcée qu'en Thaïlande ou même en Indonésie et c'est peu dire. Les enfants sont une fois encore une fois source de toutes les attentions. On leur offre toujours de la nourriture. Ces Birmans qui n'ont pourtant pas grand chose, donnent à nos enfants qui ont le ventre bien rempli des choses à manger. C'est un comble, mais refuser serait les vexer, alors nous acceptons de bon cœur.
Le marché de Down Town est aussi haut en couleurs et en odeurs. Comme dans tous ces endroits, la viande et le poisson, étalés au soleil, sentent fort, et ne donnent pas envie de les voir finir dans notre assiette, mais c'est tellement sympa, que nous faisons taire l'envie de nos narines à aspirer de l'air pur.
On se rend quand même vraiment compte que la ville a été occupée par les Anglais pendant un paquet d'années, beaucoup de traces de ce passé colonial restent présentes. Un peu comme à Cuba, les colons ont laissé une vraie touche, notamment architecturale, mais rien n'a été entretenu depuis, ce qui donne un vrai aspect suranné à la ville, des bâtiments qui ont du être beaux à une époque mais qui menacent de s'écrouler à chaque seconde, ou qui se font littéralement dévorer par une végétation envahissante dès que l'on sort un peu du centre.
La population semble ici se mélanger sans trop de problèmes. Les musulmans côtoient les indiens, qui côtoient les chinois, qui côtoient les bouddhistes. Ce qui ne semble pas être le cas dans le reste du pays. Les exactions des bouddhistes sur les musulmans et les tribus du nord agitent depuis quelques années le pays, et ce encore très récemment.
Après la saleté, le bruit, et la poussière, nos pas nous portent vers l'attraction de Yangon : la Shwedagon Pagoda. Une des 4 grandes pagodes du bouddhisme en Myanmar, construites du temps de Bouddha.
On avait déjà aperçu la veille au soir, cette énorme Stupa dorée. Rentrer à l'intérieur donne toute la dimension de ce bâtiment gigantesque et fascinant. On tourne autour, des dizaines de temples ornés de bouddha à la disco fête comme disent les enfants, jalonnent le parcours. On tourne, on tourne, et chaque minute qui passe et voit le soleil se coucher, laisse apparaître la splendeur de la pagode. Sous le feu des projecteurs, elle rayonne, et les diamants posés à son somment brillent de mille feux. C'est vraiment un spectacle envoûtant, on est tous sous le charme. On pourrait y rester des heures.....
On finit par s'arracher à ses dorures, pour aller prendre qui une bière qui un coca, dans un petit troquet du coin, où nous rencontrons des français installés à Yangon. Du coup, nous qui voulions rentrer tôt, nous voilà embarqués à en siroter quelques verres de plus, et à discuter du pays entre autre. Les enfants sont ravis, ils se sont trouvé une copine qui parle français. Pour le coucher tôt c'est raté ! Tant pis, on se reposera dans l'avion demain : direction le lac Inlé.
Envoûtant semble bien être le terme approprié pour cette fastueuse pagode ! Et la population locale doit apprécier votre contact direct et sans pretention, ce qui doit décupler leur gentillesse naturelle .
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