Pour se déhancher devant les temples envoûtants de Bagan, déjà, ça se mérite, il faut y accéder.
On commence donc par une partie bus des plus épiques (10 heures de bus pour 320 km... Bonne perf', comme disait Georgina Dufoix). Lever 6h pour aller prendre notre bus à 7h, et heureusement, on le prend au début de la ligne...
En effet, ici le bus, tant qu'il n'est pas plein (comme disait Jean-Pierre), on peut toujours rajouter du monde. Cela implique aussi l'allée centrale, avec forts renforts de tabourets en plastique. Chacun son tabouret tout de même, mais le dernier arrivé a pratiquement le nez sur le pare-brise, et ça se resserre de plus en plus dans l'allée. On a 5 places pas à côté les unes des autres, mais pas question d'aller demander à l'autre comment ça se passe...
Ça avance à très petit rythme parce que le bus doit dater d'avant la guerre mondiale (la première...), et la route monte sacrément ! D'ailleurs, après le passage d'un col, il faut s'arrêter, ça fume de partout... On se dit qu'on est maudits, après la panne du bus de nuit à Bangkok, la panne du bateau sur le lac Inle, on est bons pour rester coincés ici ! Mais non, tout va très bien madame la Marquise, le chauffeur s'arrête juste pour arroser ses pneus qui sont à la limite de la surchauffe, ce qui génère cette petite fumée sympathique !
Le paysage est magnifique, les villages, les cahutes défilent en nous laissant entrevoir la Birmanie rurale, la vraie Birmanie finalement. C'est fascinant de voir ces maisons en bambou, sur pilotis, jalonner le chemin. De la poussière partout, pas une seule maison en dur, tout est en paille tressée (ça doit être terrible pendant les périodes de mousson...), pas d'électricité et sûrement pas de réseau d'eau, mais toujours les sourires.... Rien n'a dû changer depuis des décennies, surtout que le pouvoir en place a dû tout faire pour cela...
Le contraste est frappant entre l'accueil et les conditions de vie. Sans compter qu'il y a 2 ans à peine, l'oppression de la junte faisait encore des ravages.
Depuis 2011, le régime s'est adouci. En apparence, tout semble normal. On soupçonnait que de nombreux contrôles allaient ralentir le trajet en bus. Même en Thaïlande, on en a eu, et bien là, même pas. Pas de militaires à l'horizon, et les seuls poulets rencontrés sont à plumes et chantent cocorico. Peut être sont-ils plus discrets, mais il semblerait qu'ils aient disparu du paysage. Si c'est le cas, tant mieux !
On arrive donc après une route cahotique, à Bagan où grâce à notre organisation presque parfaite, un taxi nous attend ! Direction notre hôtel. On est conquis, l'hôtel est top, avec un jardin magnifique et une terrasse avec vue sur les stupas. Tout est calme, c'est parfait. Et heureusement car Hugo doit commencer à sentir la fatigue du voyage, et nous fait 3 jours de gastro (ce qui en birman se dit "couler un bonze"). Et dans ces cas la, mieux vaut être dans un hôtel sympa, que dans un trou à rat...
Bagan, c'est un des sites archéologiques majeurs d'Asie, moins connu que son homologue cambodgien d'Angkor pour cause de fermeture du pays pendant des années.
On ne connait pas Angkor (pas encore), on ne peut donc comparer, mais le site de Bagan est énorme : 50 km² parsemés de 4000 temples à l'origine (dont 2800 sont encore debout !), construits entre IXème et XIIIème siècle, certains retapés, certains en ruine, dans une grande plaine qui n'a subi depuis leur construction que les assauts des moussons et de quelques tremblements de terre.
On se lance donc "à l'attaque de les temples" . Il y en a partout des grands, des petits, des loin, des près, des sur lesquels on peut grimper, d'autres non, des en activité, d'autres à l'abandon. Bref, il y en a pour tous les goûts.
On fait chacun notre "sunrise", à tour de rôle. Les enfants restent dormir. Enfourcher la bicyclette à 5h30 et aller escalader un temple pour voir le soleil émerger dans la brume au dessus de cette plaine remplie de temples et de stupas est un moment assez féerique ! Les montgolfières, louées par les touristes, donnent un aspect encore plus spectaculaire au lever du soleil.

Capucine est très fière sur son vélo qu'elle arrive à démarrer toute seule alors qu'il est vraiment très grand ! On n'arrive plus à l'arrêter... Elle parcourt des kilomètres sous une chaleur de plomb, revient toute rouge, mais le sourire aux lèvres !
Les balades se font sur des petits chemins en terre et en sable qui joignent les temples, et vu la taille du site, on est seuls au monde, sauf au sommet des temples les plus connus. Quel plaisir de se balader la tête au vent sur ces petits chemins, où l'on ne croise que des charrettes et de courageux agriculteurs en train de repiquer du riz.
Bref, on a passé 3 jours fabuleux à Bagan, endroit magique et féerique, à s'extasier sur tout ! On avait des photos magnifiques du marché et de la pagode Shwezigon. Une des 4 autres pagodes birmanes construites pendant la vie de Bouddha (l'une des autres est la Shwedagon à Rangoon). Malheureusement, l'appareil a chu, et les photos ont disparu... C'est toujours très rageant mais que faire ??? On essaiera de se rattraper sur les marchés de Mandalay !
Impressionnant en effet . Heureusement que c'est un peuple pacifique parceque les querelles de "temples" en aurait fait un désert .Mais il est vrai que dans un pays ou les poulets chantent, on est rassurés . Chapeau à Capucine et son vélo plus grand qu'elle . Hugo va mieux ? (le pauvre, il a trouvé le joint pour être pénard à l'hotel)
RépondreSupprimerBises à tous
Papy