Chiang Mai. Presque à la frontière birmane, deuxième ville du pays. D'après les connaisseurs, mieux que Bangkok, sans les embouteillages, la pollution, le bruit, les buildings. Nous, ça nous fait penser à Ubud, à Bali. Des touristes partout, beaucoup de français (mais d'où sortent-ils ???? ), pleins de petites boutiques qui donnent envie de sortir le porte monnaie, des agences de voyage partout qui te proposent moultes excursions et une cuisine délicieuse.
6 heures de bus pour venir de Sukhothai, qui passent assez vite. A 5 sièges, c'est plus confortable ! Les journées s'enchaînent aussi au gré des visites de... temples, vous l'avez dans le mille ! Ils sont tous très impressionnants ici, et ça fait bizarre de se re-retrouver dans des temples vivants, plutôt que face à des ruines. Tellement vivants que des bonzes sont même à disposition des touristes afin de parfaire leur anglais et de répondre aux questions des plus curieux (c'est le "Monk Chat" !).
Comme nous nous targuons de l'être (curieux), nous nous lançons, et nous engageons la conversation avec le préposé aux questions du jour. Un jeune homme de 32 ans charmant, qui a déjà dédié 16 ans de sa vie à Bouddha, mais compte retourner dans la vie normale d'ici 1 an, il souhaite voir autre chose et connaitre d'autres expériences. Il nous explique plusieurs choses curieuses, notamment le fait de se raser et les cheveux et les sourcils, mélange de point de vue pratique (il n'y a plus à s'en occuper) et manière de ne pas se déconcentrer sur du superflu et de garder toute son énergie pour la méditation... Cette méditation est en fait le point central de la vie et de la journée des moines, c'est cette méditation et cette réflexion intérieure qui doit leur permettre d'atteindre le nirvana.
De même, il leur est interdit de toucher une femme, quel que soit son âge, on prend donc des photos, les filles assises sur des tabourets afin de ne pas effleurer le saint homme.
Les pauvres ne mangent que 2 fois par jour, au petit déjeuner et avant midi. Après interdiction, jusqu'au lendemain. Leurs seules ressources proviennent des dons des fidèles, on les voit donc le matin se balader pour récupérer quelques sous qui les feront vivre... Et pour couronner le tout, ils doivent obéir à quelques 247 préceptes !
Enfin, chaque thaï se doit un jour dans sa vie d'être bonze, que ce soit une semaine, quelques années, ou toute sa vie!
Bref beaucoup de questions sont posées par nous et les enfants, et toutes sont élucidées avec le sourire en prime, un grand moment.
On teste aussi les massages. Après le massage balinais, le massage thaï. Beaucoup plus violent, on tire sur les articulations dans tous les sens, et les masseuses sont littéralement assises (voire d'après certains témoignages debouts) sur leurs patients. En fait, c'est plus proche de l’ostéopathie, ça joue plus sur les articulations et les étirements que sur le massage musculaire. Bien agréable quand même... Seule Gaële reste sur la touche. Pour elle, ce ne sera qu'une heure de massage de pieds, mais c'est tellement bon qu'elle en redemanderait bien une de plus.
Le plus drôle, c'est de voir les masseuses avec les enfants. Elles sont à fond, comme tous les thaïs avec les enfants. Pas grand chose à masser pourtant, Hugo s'y essaie pour la première fois et il est sérieux comme un pape. Trop bien ont ils dit à l'unisson après leur heure de tripotage.
Un bon exemple de réinsertion, car l'endroit où nous décidons d'offrir nos articulations n'est autre que la prison des femmes. Vers la fin de leur peine, celles-ci sont formées aux massages, et officient sous la surveillance des matones, dans une petite maison indépendante de la prison. L'argent gagné leur revient intégralement. Elles sortent donc du trou, avec un boulot et en prime, un petit pécule pour recommencer une nouvelle vie.
Le calme et la sérénité imprègnent tellement la grande salle de massage, qu'on oublie très vite toutes les questions qu'on se pose en entrant ici : qu'a fait la gentille dame qui me masse pour être en prison ? Dans combien de temps va-t-elle sortir ? A-t-elle une famille qui l'attend dehors ? ...
Franchement on serait resté quelques jours de plus, on aurait bien recommencé !
Activité culinaire également pour Gaële, Chiang Mai est la capitale de la gastronomie thai. Gaële s'en va passer une journée à faire le marché, et devenir experte dans ces mets si délicats!
Elles n'étaient que deux, elle et sa nouvelle copine italienne, vivant à Luanda en Angola, et du coup ont pu bien discuter avec le chef, et se sont bien rempli le ventre à déguster leurs plats préparés avec amour, en se racontant leurs vies. Quelques ingrédients devraient manquer à notre retour, mais que cela ne tienne, on les remplacera par autre chose. Le Pad Thaï n'a plus de secret pour elle.
Pendant ce temps, les enfants et Auré vont au toilettage des éléphants. Mais on leur laisse vous raconter leur expérience !
Découverte sportive pour Auré : il monte aussi sur le ring, mais du côté spectateur. Un bon vieux combat de boxe thaï, combattants de 10 à 40 ans, hommes comme femmes. Grosse ambiance, cris de la foule en délire à chaque coup donné, musique lancinante qui s’accélère pour accompagner les boxeurs, paris à tout va, tout y est ! Seul bémol : cela reste des combats plutôt défensifs, les boxeurs sont plus concentrés à ne pas s'exposer trop pour ne pas prendre de coup qu'à en porter de violents genre Jean-Claude Vandhamme à la grande époque. Une bonne soirée tout de même, passée à cote d'un anglais fan du noble art littéralement à fond pendant tous les combats.
Pour finir, Chiang Mai, c'est aussi les rues, où l'on croise aussi bien les touristes que les moines bouddhistes (en grand nombre dans la ville, d'ailleurs beaucoup de temples sont en construction), les ruelles, où les tuks-tuks croisent les vendeurs ambulants. Bref ça grouille, juste comme on l'aime.
On serait fort volontiers restes une journée de plus ici, voire poursuivi notre remontée vers le nord, mais on doit redescendre vers Bangkok... Hugo a rendez-vous demain avec James, son ancien meilleur copain à Budapest !
Encore de nouvelles expériences typiques, sensorielles, culinaires et sportives. On ne va plus pouvoir placer un mot pendant quelques années, le temps de nous raconter tout çà de vive voix!
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