Croco ou Alligator ? Caïman pareil...

Après avoir récupéré notre "cavarane", fait un plein de courses, nous voilà partis à l'aventure du grand nord australien. Direction le parc national du Kakadu.

A défaut de cavarane, on a donc opté pour un camion aménagé, avec 5 couchages et un bout de cuisine (évier, plaques, frigo). Ca nous assure notre liberté et on est tous à fond et fiers dans notre camion !

20 km après la sortie de Darwin, c'est déjà le no man´s land : plus une ville, une route large qui va toujours tout droit, et vraiment pas grand monde dessus...

On passe notre première nuit sur une petite aire où le séjour nocturne est toléré (on vous rappelle que l'Australie est un pays assez liberticide, donc hors de question de poser ton camion où tu veux pour passer la nuit sous peine de se faire réveiller pas vraiment en douceur par un ranger qui te colle une prune de 100 Euro par dormeur pour le prix de son déplacement !). 

Il fait chaud dans le camion, il y a grave du moustique donc aération pas conseillée, et Gaële est à moitié claustro dans notre couchette située à 40 cm du toit (les genoux touchent le plafond pour ceux qui dorment genoux pliés !). 

Un peu d'habitude et d'organisation et un endroit moins infecté de moustiques et tout sera parfait !

Kakadu donc. Ce parc national, le plus connu du Nord-Ouest Australien, est habité par des Aborigènes depuis des milliers d'années. L'endroit est superbe mais enclavé, ce qui explique que les premiers contacts avec des hommes blancs n'aient eu lieu qu'au début du XXème siècle. Du coup, pour ne pas perturber le peuple aborigène et respecter leur territoire et leur mode de vie, une grande partie du territoire reste inaccessible sans autorisation. Tant mieux pour eux, au moins ils vivent tranquille sans la pollution de l'homme civilisé. 

Le parc est fabuleux et permet de découvrir les peintures rupestres peintes par des générations d'aborigènes (qui représentent aussi bien un poisson pêché au harpon peint il y a plus de 1000 ans qu'un homme blanc les mains dans les poches dessiné il y a 50 ans...). 

Les paysages sont magnifiques, on ne connait pas la route 66, mais on imagine que ça peut ressembler à ça. Pas un chat sur les routes, seuls quelques "road train" qui jalonnent le paysage... C'est assez impressionnant de les voir avec leur 2, 3, 4 ou même 5 remorques, roulants à fond les ballons. Gare au pare brise et à l'appel d'air cependant !!! On tient à notre franchise !

Notre première visite sera pour le reptile le plus craint : le crocodile. On apprend donc qu'il y a des "freshies" plus petits et traînant dans les ruisseaux et les billabongs (et oui ce n'est pas qu'une marque de fringues, c'est aussi un étang à l'eau douteuse et pour cause...) et les "salties", traînant plus dans les fleuves ou les estuaires (à Darwin, ils peuvent même arriver par la mer), et qui sont aussi les plus gros, autrement dit des alligators. 

Il n'y a qu'une attaque mortelle par an nous a-t-on dit, et comme elle a eu lieu deux jours avant qu'on y aille, nous voilà rassurés (ça rappelle les stats des requins...). 

Nous voici donc embarqués sur un petit bateau à étage, pas très rassurés tous de même pour aller voir les crocodiles sauteurs ! De gentils Rangers au bout d'une canne à pêche munis d'un "poulet" selon Hugo font sauter les crocos hors de l'eau. En voyant le morceau de viande sous leur nez, les crocos font des bonds énormes. Très touristique, mais vraiment bluffant ! A faire absolument ! On est tous ressorti enchanté, et avec cependant aucune envie de tomber dans l'eau !

Bref, après ce petit interlude animalier, nous nous attaquons plus aux paysages, aux marches et aux peintures c'est plus reposant pour les nerfs, même si la présence tacite des crocos fait surveiller ses arrières...

On en profite aussi pour s'initier à la culture ancestrale de la vannerie, avec une charmante vieille aborigène qui nous apprend à faire des bracelet en herbes.Tout le monde y va de son bracelet, et tout le monde s'en sort bien! 

Les marches à faire dans le parc sont vraiment sublimes, malheureusement pour nous (ou heureusement pour les enfants) les plus impressionnantes et les plus ardues ne sont accessibles qu'en 4x4 ... Notre maison n'étant pas encore tout terrain, on se contente de ce qui nous est possible et c'est déjà splendide. Bonne leçon d'histoire pour les enfants qui se retrouvent à voir comment vivaient les hommes préhistoriques, avec pour exemple des hommes vivant pourtant il n'y a pas très longtemps...

Le commencement du monde devait à peu près ressembler à ça, et on se sent vraiment tout petit dans cette immensité... 

On passe de campings avec électricité (notre frigo réclame de temps en temps un peu d'énergie neuve) aux aires de stationnement pour la nuit plus roots mais tous nickel. C'est bien entretenu et bien protégé! Les pièges à crocos et à buffles empêchent les campeurs de se réveiller au doux son d'un intrus vert et rugueux ou d'une corne aiguisée. 

Aurélien qui a toujours plus de chance que le reste de la famille niveau trouvaille d'animaux s'est même retrouvé nez a nez avec un kangourou lors d'une rando matinale. Heureusement pour les autres, quelques heures plus tard, sur la route nous avons aperçu une famille de la même race faire des bonds gigantesques en entendant le bruit de notre camion. Au moins pas de jaloux cette fois-ci!