Uluru

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mardi 5 novembre 2013

Vie zen à Chiang Mai


Chiang Mai. Presque à la frontière birmane, deuxième ville du pays. D'après les connaisseurs, mieux que Bangkok, sans les embouteillages, la pollution, le bruit, les buildings. Nous, ça nous fait penser à Ubud, à Bali. Des touristes partout, beaucoup de français (mais d'où sortent-ils ???? ), pleins de petites boutiques qui donnent envie de sortir le porte monnaie, des agences de voyage partout qui te proposent moultes excursions  et une cuisine délicieuse.




6 heures de bus pour venir de Sukhothai, qui passent assez vite. A 5 sièges, c'est plus confortable ! Les journées s'enchaînent aussi au gré des visites de... temples, vous l'avez dans le mille ! Ils sont tous très impressionnants ici, et ça fait bizarre de se re-retrouver dans des temples vivants, plutôt que face à des ruines. Tellement vivants que des bonzes sont même à disposition des touristes afin de parfaire leur anglais et de répondre aux questions des plus curieux (c'est le "Monk Chat" !).



















Comme nous nous targuons de l'être (curieux), nous nous lançons, et nous engageons la conversation avec le préposé aux questions du jour. Un jeune homme de 32 ans charmant, qui a déjà dédié 16 ans de sa vie à Bouddha, mais compte retourner dans la vie normale d'ici 1 an, il souhaite voir autre chose et connaitre d'autres expériences. Il nous explique plusieurs choses curieuses, notamment le fait de se raser et les cheveux et les sourcils, mélange de point de vue pratique (il n'y a plus à s'en occuper) et manière de ne pas se déconcentrer sur du superflu et de garder toute son énergie pour la méditation...  Cette méditation est en fait le point central de la vie et de la journée des moines, c'est cette méditation et cette réflexion intérieure qui doit leur permettre d'atteindre le nirvana.
De même, il leur est interdit de toucher une femme, quel que soit son âge, on prend donc des photos, les filles assises sur des tabourets afin de ne pas effleurer le saint homme. 
Les pauvres ne mangent que 2 fois par jour, au petit déjeuner et avant midi. Après interdiction, jusqu'au lendemain. Leurs seules ressources proviennent des dons des fidèles, on les voit donc le matin se balader pour récupérer quelques sous qui les feront vivre... Et pour couronner le tout, ils doivent obéir à quelques 247 préceptes !

Enfin, chaque thaï se doit un jour dans sa vie d'être bonze, que ce soit une semaine, quelques années, ou toute sa vie! 
Bref beaucoup de questions sont posées par nous et les enfants, et toutes sont élucidées avec le sourire en prime, un grand moment.
















On teste aussi les massages. Après le massage balinais, le massage thaï. Beaucoup plus violent, on tire sur les articulations dans tous les sens, et les masseuses sont littéralement assises (voire d'après certains témoignages debouts) sur leurs patients. En fait, c'est plus proche de l’ostéopathie, ça joue plus sur les articulations et les étirements que sur le massage musculaire. Bien agréable quand même... Seule Gaële reste sur la touche. Pour elle, ce ne sera qu'une heure de massage de pieds, mais c'est tellement bon qu'elle en redemanderait bien une de plus.
Le plus drôle, c'est de voir les masseuses avec les enfants. Elles sont à fond, comme tous les thaïs avec les enfants. Pas grand chose à masser pourtant, Hugo s'y essaie pour la première fois et il est sérieux comme un pape. Trop bien ont ils dit à l'unisson après leur heure de tripotage.

Un bon exemple de réinsertion, car l'endroit où nous décidons d'offrir nos articulations n'est autre que la prison des femmes. Vers la fin de leur peine, celles-ci sont formées aux massages, et officient sous la surveillance des matones, dans une petite maison indépendante de la prison. L'argent gagné leur revient intégralement. Elles sortent donc du trou, avec un boulot et en prime, un petit pécule pour recommencer une nouvelle vie.
Le calme et la sérénité imprègnent tellement la grande salle de massage, qu'on oublie très vite toutes les questions qu'on se pose en entrant ici : qu'a fait la gentille dame qui me masse pour être en prison ? Dans combien de temps va-t-elle sortir ? A-t-elle une famille qui l'attend dehors ? ...
Franchement on serait resté quelques jours de plus, on aurait bien recommencé !


Activité culinaire également pour Gaële, Chiang Mai est la capitale de la gastronomie thai. Gaële s'en va passer une journée à faire le marché, et devenir experte dans ces mets si délicats!
Elles n'étaient que deux, elle et sa nouvelle copine italienne, vivant à Luanda en Angola, et du coup ont pu bien discuter avec le chef, et se sont bien rempli le ventre à déguster leurs plats préparés avec amour, en se racontant leurs vies. Quelques ingrédients devraient manquer à notre retour, mais que cela ne tienne, on les remplacera par autre chose. Le Pad Thaï n'a plus de secret pour elle. 

Pendant ce temps, les enfants et Auré vont au toilettage des éléphants. Mais on leur laisse vous raconter leur expérience !

Découverte sportive pour Auré : il monte aussi sur le ring, mais du côté spectateur. Un bon vieux combat de boxe thaï, combattants de 10 à 40 ans, hommes comme femmes. Grosse ambiance, cris de la foule en délire à chaque coup donné, musique lancinante qui s’accélère pour accompagner les boxeurs, paris à tout va, tout y est ! Seul bémol : cela reste des combats plutôt défensifs, les boxeurs sont plus concentrés à ne pas s'exposer trop pour ne pas prendre de coup qu'à en porter de violents genre Jean-Claude Vandhamme à la grande époque. Une bonne soirée tout de même, passée à cote d'un anglais fan du noble art littéralement à fond pendant tous les combats.




Pour finir, Chiang Mai, c'est aussi les rues, où l'on croise aussi bien les touristes que les moines bouddhistes (en grand nombre dans la ville, d'ailleurs beaucoup de temples sont en construction), les ruelles, où les tuks-tuks croisent les vendeurs ambulants. Bref ça grouille, juste comme on l'aime.
On serait fort volontiers restes une journée de plus ici, voire poursuivi notre remontée vers le nord, mais on doit redescendre vers Bangkok... Hugo a rendez-vous demain avec James, son ancien meilleur copain à Budapest !



















vendredi 1 novembre 2013

La petite reine chez les anciens rois

Nous voici replongés une fois de plus dans le fin fond de la civilisation. Après Ayuthaya, c'est Sukhothai, capitale du Siam encore avant Ayuthaya, et Bangkok. Ca coupe le chemin jusque Chiang Mai, on décide donc de s’arrêter 2 jours. A la roots : 6 heures de bus, avec 4 sièges pour 5 pour économiser des roupies, ou plutôt des bahts, de singe. On compte bien sur le fait que le bus ne soit pas plein afin d'avoir 5 sièges, ce n'est pas la haute saison touristique et on est dimanche matin, le thaï doit être plutôt à regarder Téléfoot ou le Jour du Bouddha plutôt qu'à voyager. Que nenni, le bus est plein... Hugo voyagera donc sur nos genoux. 

Comme toujours dans ces pays, la clim´ est à fond, et on se les pèle grave. Par contre bonne surprise, le son des écrans où passent les derniers blockbusters américains n'est pas très fort, ni le dernier album de la Shakira locale. Et les routes sont bonnes, ça ne secoue pas trop.
Ces 5 heures passent donc somme toute assez vite. Quelques épisodes de dessins animés, quelques jeux sur la D.S, quelques parties de Uno, et nous voilà arrivés à Sukhothai.



Ici, il ne reste plus que des ruines. Mais elles sont nombreuses...
On décide donc comme la plupart des touristes à Sukhothai de les faire en vélo. Le défi étant de trouver des vélos enfants : on s'est déjà vu privés de vélos à Ayuthaya, nous qui aimons tant ça, par faute de matière première : le vélo !











Heureusement la Courson Cie est bien organisée, et en face du petit paradis dans lequel nous dormons (un havre de paix, jardin luxuriant autour de petits bungalows, avec pléthore d'oiseaux et une belle piscine rafraîchissante...), un loueur de vélos tient son siège.





Vélos loués c'est parti pour la tournée des temples. Bon, pour Hugo, ça sera le porte-bagage...La vieille ville est tournée vers ses vestiges où plus de 90 sites sont répartis sur un rayon de 5 kms.










On enfourche donc la petite reine, et à l'attaque de les temples comme dirait Hugo.
On les a une fois encore vus sous toutes les coutures, ces bouddhas : debouts, assis, couchés, sans têtes, sans bras, en ruines, en pierre, en or. Bref, il y en a pour tous les goûts ! 








On est fascinés par les doigts de certains bouddhas, recouvert de petits carrés de feuilles d'or, posés par les fidèles, afin d'honorer le prophète. C'est très beau. Certains ont juste les mains d'Auré (pardon, dorées), d'autres sont totalement recouverts d'or, on ne voit même plus la matière première du dessous. 







On assiste aussi à la préparation de la grande fête des lanternes "Loy Khratong", qui se déroule tous les ans au mois de novembre. Ce sont ces lanternes qui commencent à faire un tabac en France pour toutes les grandes occasions. C'est dommage que l'on arrive trop tôt, cela doit être féerique de voir toutes ces lampes en papier que l'on allume et qui s'envolent dans les cieux, avec la chaleur dégagée. 

Ce qui est encore plus fou, c'est que ce sont les prisonniers de Sukhothai qui préparent le grand événement, et on en croise des dizaines, qui s'activent à préparer la grande fête. Juste un maton à surveiller tout ce petit monde qui turbine sous le regard des touristes, des travaux d'intérêt général utiles !




Deux jours donc à écumer le centre, l'Ouest, l'Est, le Nord, avec en prime une randonnée VTT pour Auré et Salomé. Ils se sont éclatés pendant 28 km (en sachant qu'on en avait déjà fait une bonne dizaine le matin). Ils y ont découvert la culture du soja, la fabrication du poisson séché,  les rizières, les passages de pont suspendu ou en bambous, avec pour co-équipière une néerlandaise de 30 ans que Salomé doublait dans les côtes, et surpassait sur les passages de ponts. Une future Jeannie Longo, notre petite Salomé  (bon, les potions magiques de Jeannie en moins, on espère !). 









Après ces quelques jours bien sympathiques, nous continuons notre périple en bus. On ne change pas une équipe qui gagne. Cette fois-ci 5 heures ! Mais on prendra 5 sièges. Chat échaudé...