Bye bye Sianoukh´, direction la capitale du Cambodge, Phnom Penh.
Ça doit être une habitude cambodgienne, le trajet en bus est annoncé pour 4h, ça durera 6h30...
La ville n'est pas très grande, assez marquée au niveau architectural par la présence coloniale française, et grouillante comme toute capitale asiatique qui se respecte, même si ça n'a rien à voir avec Bangkok.
Lors de leur prise de pouvoir en 1975, les Khmers Rouges ont vidé la ville en 48h, déplaçant toute la population à la campagne, et la ville est restée morte pendant 5 ans, aux terribles prisons des Khmers près...
Du coup, pas beaucoup de monuments ou de choses impressionnantes à y voir, tout ce qu'il y avait a été détruit par les Khmers Rouges pour qui culture était synonyme au mieux de dissidence, au pire de danger ! A titre d'exemple, ils ont minutieusement fusillé tous les intellectuels (profs, médecins, porteurs de lunettes (!)), laissant leur société dépourvue d'élites à leur départ du pouvoir.
Un peu comme Rangoon, c'est une ville d'ambiance principalement, avec le Mékong qui la borde, une vie de rue si forte en pleine journée et si absente dès 22h passées ! La pauvreté est assez présente, séquelles de 20 ans d'isolationnisme et de non-développement économique. Même par rapport à la Birmanie, on ressent au Cambodge un grand retard dans le développement, la ville est globalement très pauvre, et on se dit que tout ne doit pas être facile tous les jours. Beaucoup de chauffeurs de tuk-tuk dorment dans leur machine la nuit, avec un hamac posé en travers de la banquette pour les plus chanceux... Et on ne se baladera que dans le centre, pas tellement dans les faubourgs qui, du peu que l'on ait vu de la fenêtre du bus, semblent encore moins bien lotis !
On retrouve à Phnom Penh Laurent, un copain de Budapest qui travaille sur un projet au Cambodge. On passera trois bonnes soirées avec lui à refaire le monde et à parler du Cambodge et d'ailleurs !
Phnom Penh vit beaucoup autour de ses marchés, nombreux et colorés. On en visitera deux, le marché russe et le marché central, avec un plaisir certain. De superbes scènes de vie, des étals de fruits et légumes colorés, de poissons ou de viande odorants, de tissus bigarrés, mais aussi d'artisanat local ou d'objets touristiques. Il y en pour tous les goûts (bon ou mauvais), beaucoup de faux, mais aussi pas mal d'objets que l'on imaginerait bien chez nous... Devinez ce que Gaële dira sur la taille de notre sac à dos...
Ce palais, qui resta tout de même vide une dizaine d'années, est toujours habité par le roi actuel. Même s'il n'a pas l'ampleur et le charme de son équivalent de Bangkok, c'est croquignolet et assez sympa, même si on regrettera de ne pas pouvoir tout visiter et de rester cantonnés à la partie plus religieuse.
Moment fort tout de même de notre passage Phnom penhois : la visite de la prison S21, ancien centre de détention, de torture et d'extermination utilisé par les Khmers rouges contre leurs propres concitoyens. Cas unique au monde de génocide sur son propre peuple, ces fanatiques au programme utopique tueront 2 millions de personnes en 5 ans dans des conditions inhumaines, et cela au vu et au su du reste de la planète qui ne bougera pas le petit doigt... Ils amenaient dans cette prison tout ennemi du régime ou considéré comme tel, avec aucune chance de survie (7 survivants sortiront de cette prison...). Les prisonniers avouaient sous la torture alors tout ce qu'ils voulaient, y compris et surtout ce qu'ils n'avaient pas fait afin d'abréger les souffrances... Fou de voir le nombre d'agents de la CIA ou du KGB qui vivaient au Cambodge (ou plutôt au Kampuchea Démocratique selon la terminologie de l'époque) ayant avoué !
Une des fortes probabilités sur le mystère entourant la disparition pendant 10 ans de Jacques Vergès est qu'il ait rejoint les troupes de Pol Pot (dont le nom est un pseudonyme qui veut dire... Politique Potentielle !) et qu'il soit resté aux côtés des leaders Khmers pendant ces années, leaders qu'il avait fréquentés à la Sorbonne lors des études de ces derniers dans les années 50. Jacques Vergès défendra d'ailleurs Pol Pot lors de son procès médiatique du début des années 2000.
Et dire que Vergès est revenu tranquillement en France sans que personne ne cherche à savoir ce qu'il avait fait de ces années !
Notre passage sur Phnom Penh sera court, mais le joyau du Cambodge nous attend : les temples d'Angkor !
Merveilleuses photos.... merveilleuse evasion en ce dimanche frisquet grace a vous.... je vous embrasse tous les 5 bien fort...
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