Uluru

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dimanche 15 décembre 2013

Tous Angkor !

Deuxième volet de notre visite angkorienne : deux temples parmi les plus connus, Angkor Thom et son fameux Bayon et Preah Khan.


Angkor Thom est en fait une ville entière, contrairement aux autres temples qui étaient davantage des lieux de culte, fermée avec des remparts et organisée autour du palais royal. Il ne reste plus grand chose de ce palais, si ce n'est les terrasses qui bordaient le palais, ornées de superbes fresques qui ont particulièrement bien résisté aux outrages des années.












Un gros problème des temples d'Angkor, outre les dégâts occasionnés par la végétation qui a vite repris ses droits, a été le pillage des statues, fresques, et autres bas-reliefs par des pilleurs, des occidentaux voulant remplir leurs collections (le musée Guimet à Paris est presque plus riche en fresques angkoriennes que celui de Phnom Penh...), des collectionneurs n'hésitant pas à payer des fortunes des mercenaires devant ramener ces trésors par tous les moyens, légaux ou non, voire par des aventuriers attirés par la future valeur marchande de leur prise... André Malraux fut de ceux-là, lui qui monta une expédition dans les années 20, à une époque où les temples étaient encore livrés à eux-mêmes, pour découper tout un tas de bas-reliefs et les ramener en Europe. Il se fit prendre la main dans le sac et ne dut son salut qu'aux soutiens politiques dont il bénéficiait déjà à l'époque. Cela ne l'empêcha pas par la suite de devenir ministre de la Culture, un peu comme si Gaële devenait Pape demain... Rien n'est perdu !






Angkor Thom comprend surtout le temple du Bayon et ses fameux visages au sourire énigmatique. Le temple en contient plus de 200, regardant dans toutes les directions pour surveiller tout le territoire alors contrôlé par le royaume khmer !





Les portes de la ville reprennent ces visages et devaient intimider l'arrivant à cette époque. Le temple est surprenant, tout en hauteur, avec une impression d'anarchie architecturale en le visitant, alors que le plan est on ne peut plus rigoureux, sûrement dû au fait que de nombreux passages sont éboulés et ne sont accessibles qu'en escaladant de gros blocs de pierre. 







Sérénité totale au sommet, avec la vue sur les temples environnants et sur la forêt assez dense à cet endroit. 

Preah Kahn est lui plus éloigné et donc moins visité. Un des premiers temples que l'on a visité, et qui nous a fortement impressionné. Le modèle est complètement différent : il n'est pas construit sur un plan vertical genre pyramide, mais tout en longueur, un peu comme un monastère, fonction qu'il avait d'ailleurs. Il fait donc plus de 700 mètres de long, avec une tour centrale dont l'accès était réservé aux sommités (le carré VIP de l'époque !). Assez dévoré par les fromagers, il s'en dégage un charme certain, entre racines écrasant les murs, poutres massives au sol, salles sombres contenant quelques statues de Bouddha en piteux état, et perspectives fabuleuses dans les couloirs ! Définitivement un de nos temples préférés ! 













Troisième et dernière partie sur Angkor à venir très vite...

lundi 9 décembre 2013

RIP, Siem

Notre passage à Phnom Penh terminé, direction Siem Reap, la ville aux portes des fameux temples d'Angkor.
Siem Reap veut dire en khmer "Les Siamois vaincus", ce qui dénote les nombreuses tensions entre Cambodge et Thaïlande sur la possession de cette ville, qui a longuement hésité au cours des siècles entre Royaume Thaï et Khmer, avant que les Français ne négocient le rapatriement dans le giron cambodgien au début du XXème siècle.



On commence par la désormais classique "Spéciale cambodgienne" : trajet de bus prévu 4h, on en mettra presque 7 ! Certes, les billets de bus ne sont vraiment pas cher (6 dollars), mais ça commence à faire beaucoup d'heures passées dans le bus tout ça ! 

Une parenthèse sur une particularité surprenante du Cambodge : bien que possédant une monnaie propre (le Riel, comme Sonya), la vraie monnaie utilisée est le dollar, avec une parité fixe Riel/dollar. 
Tous les prix sont affichés en dollars et on peut au choix payer en Riel ou en dollar, mais vu que le plus gros billet en Riel fait 2 dollars, le choix est vite vu... Donc on paye en dollar et on nous rend la monnaie avec un mélange dollar-riel, les Riel faisant plus ou moins office de centimes. Par exemple, pour un repas à 3,50 dollars payés avec un billet de 5, on te rend 1 dollar et 2000 Riel. Simple non ? Heureusement, les Cambodgiens sont vraiment honnêtes parce qu'il y a vite moyen d'y perdre son latin...


Notre bus donc fait une escale technique à mi-route, au même endroit que tous les bus traversant le pays. C'est l'endroit du Cambodge spécialisé pour manger des insectes frits, qu'on imagine tant en Asie. Il y a du choix : criquets, sauterelles, cafards, blattes, larves, fourmis, et même énormes mygales toutes poilues. Forcément, tous les vendeurs ont aussi ces mêmes mygales en version vivante, qu'ils portent accrochées sur leurs bras voire leur cou... On en connaît quelques unes qui n'auraient pas trop apprécié... D'ailleurs, toutes les "unes" de la famille sont restées sagement bien loin des bestioles, mortes ou vivantes...





Auré goûte cafard et larves grillées, histoire de ne pas mourir idiot plus que pour réellement se nourrir... Verdict : moyen pour la larve, c'est plein d'oeufs croquant sous la dent, un peu comme des œufs de lompe avec un goût... spécial. En revanche, le cafard est tellement grillé et frit que cela n'a plus beaucoup de goût. C'est un peu comme une chips un peu vieille et ramollie, sauf qu'on garde un certain temps des bouts des pattes entre les dents...


Trêve de digression gastronomique, on est là pour parler de Siem Reap et des temples d'Angkor. Siam Reap est donc la ville de base pour visiter les temples d'Angkor, situés à 8km de la ville pour les premiers. Bourgade à l'origine sans grand atout qui s'est développée à vitesse Big S avec l'essor du tourisme, notamment asiatique ces derniers années : 10 000 personnes par jour visitent les temples ! Du coup, c'est une grande ville touristique, avec pléthore d'hôtels et guest houses pour tous les goûts et tous les porte-feuilles (de 2 dollars la nuit en dortoir dans un boui-boui à plus de 2000 dollars dans les plus grands hôtels !), des rues entières de resto et de bars (une rue s'appelle même "The Pub" et distille de la grosse musique toute la nuit), des marchés très touristiques remplis d'objets plutôt sympas (Gaële et son sac à dos...) aussi bien que de bouses sans nom, des tuk-tuk à tous les coins de rue à se battre pour trouver le client et l'amener aux temples ou ailleurs... Dans l'ensemble donc, une ville pas désagréable parce que vivante, mais qui semble n'exister que par et pour les touristes (ce qui doit d'ailleurs être le cas...) et servir d'aimant pour toute une population régionale en quête de boulot, et qui du même coup a beaucoup perdu en authenticité.


On a choisi une guest house dans un quartier tranquille, petite rue en terre battue et jardin sympa où tout le monde se retrouve le soir à discuter des temples ou de sa prochaine destination. Arrivés de nuit, on prend notre chambre sans voir la vue de la fenêtre. Surprise le matin : en ouvrant le rideau, on tombe littéralement nez à nez avec... 200 crocos assoupis autour d'un bassin, c'est un élevage de crocos ! 


Siem Reap propose aussi pas mal de spectacles en tout genre pour meubler les soirées, Gaële et Claire iront admirer la magie d'un spectacle de danses et d'ombres fait par des enfants des rues, et des enfants mal entendants ou sourds. Un très bon moment et belle initiative à soutenir !







Les temples sont disséminés sur une très grande surface et il est impossible de les visiter à pied. Deux solutions pour nous : le vélo comme à Bagan en Birmanie ou le tuk-tuk. Bien évidemment, on optera pour la version bicyclette mais on ne trouvera rien pour Hugo et Capu, qu'on décide donc de prendre sur notre porte-bagage. Tout le monde est prêt, on se lance, et après 5 mètres, hurlement de douleur de Hugo : en voulant poser son pied sur un éventuel repose-pied (c'est ce qu'il avait en Thaïlande...), son pied est rentré dans les rayons de la roue qui tournait, et se retrouve tordu et complètement pris jusque la cheville au milieu des rayons et des attaches du porte-bagage. Vision d'horreur en le regardant : on a l'impression que sa cheville est complètement broyée et que son pied est cassé en deux, et en plus, on n'arrive pas à le sortir des rayons, il est trop enfoncé ! On y parvient en forçant et à plusieurs, attroupement sur la route, Hugo en pleurs, qui disait ne plus pouvoir bouger son pied... On part donc à l'hôpital, et le temps d'attendre notre tour, sa douleur semblait s'estomper, mais sa cheville devenait de plus en plus noire. Le médecin nous a rassuré : a priori ni fracture ni déchirure ligamentaire, juste un bel hématome. On s'en sort bien ! Et heureusement que cela s'est passé au démarrage et pas lancé pleine balle sur la route ! 
Une belle frayeur donc, on sera donc quitte pour prendre 2 vélos et le reste de la famille en tuk-tuk.


On avait une image d'Epinal de nous perdus dans la jungle à explorer des temples mangés par les arbres... Que nenni... On doit slalomer au milieu des bus, tuk-tuks, on a même vu des embouteillages devant les portes des temples... On ne s'attendait pas à ça, et il est vrai que ça gâche sérieusement notre rêve. Le lever de soleil sur Angkor Vat étant le summum. Mais bon, c'est vrai aussi que qui dit beaucoup de touristes, dit que ça vaut le coup. On regrettera surtout que les routes parcourant le parc soient aussi bitumées, et embouteillées. Du coup, l'accident d'Hugo sera un mal pour un bien, ça aurait été galère en vélo pour les enfants. Visiter Angkor, c'est comme faire ses courses au centre commercial la veille de Noël...


Le site est énorme, mais on en fera le tour en trois jours. Pléthore de temples, certains retapés, certains complètement dévorés par la végétation, certains en ruines. Ça reste malgré la foule un endroit magique et vraiment photogénique. 
Pour cause de photos trop nombreuses, on fera un message spécial sur nos temples préférés dans quelques jours...





Pour les autres temples, voilà les images de ce qui nous a semblé marquant. Ils ont été construits à la même époque que Chichen Itza au Mexique ou Notre-Dame de Paris, puis abandonnés pendant des siècles où la nature a repris ces droits, avant que des explorateurs ne les (re)découvrent au début du XXeme siècle. 


    

Beaucoup de touristes ne restent ici que pour une journée, ce qui est franchement court et ne laisse du temps que pour visiter les temples les plus célèbres, et ce qui permet donc d'avoir beaucoup moins de monde dans les temples de seconde zone, qui valent pourtant le coup d'œil. 

Suite à venir...